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C'est à la Cathédrale Notre Dame de l'Immaculée Conception de Bangui qu'il y a eu cette conférence animée par un liturgiste sur le sacrement de réconciliation. Par son expérience comme curé et comme professeur au Grand Séminaire, l'abbé Xavier-Arnauld Fagba est revenu sur l'importance de cette pratique pour découvrir ses richesses.
Le Plan de l’Exposé
1. Les fondements bibliques
- Jésus de Nazareth, dont la mission est de rendre témoignage et de faire la volonté de celui qui l'a envoyé a pris le péché très au sérieux et a eu des paroles sévères contre le péché (Mt 18, 6-9; 23, 13- 15);
- Il n'était pas seulement le prédicateur résolu de la pénitence, mais il se voua aux pécheurs, préparait leur réconciliation et pardonnait lui-même les péchés (cf. Mt 9, 2);
- Il n'était pas seulement le prédicateur résolu de la pénitence, mais il se voua aux pécheurs, préparait leur réconciliation et pardonnait lui-même les péchés (cf. Mt 9, 2);
- Le point culminant de sa miséricorde envers l'humanité est bien sa passion et sa mort pour l'expiation et la réconciliation de tous à Dieu (cf. Rm 5,6.8);
- Après sa résurrection, il a confié à ses disciples la tâche et le pouvoir de prêcher «la conversion et le pardon des péchés à tous les peuples» (Lc 24,45-47) et d'administrer le baptême pour la rémission des péchés (cf. Mt 28,19; Mc 16,16);
- De plus, il fait de l'Église le signe et l'instrument de la réconciliation lorsque, et par la puissance de l'Esprit Saint, il lui confère le pouvoir de pardonner les péchés (cf. Jn 20, 22 s ; 2 Co 5, 18).
2. Les Différentes appellations de ce sacrement
Le même sacrement prend au niveau de l’Eglise les différents noms de confession, sacrement de Pénitence, sacrement de la réconciliation :
- Confession :
Deux considérations sont à faire ici : Il est appelé sacrement de la confession puisque l'aveu, la confession des péchés devant le prêtre est un élément essentiel de ce sacrement. Ce n’est pas quelqu’un d’autre qui nous fasse dire nos péchés, mais chacun par sa propre bouche. Dans un sens profond ce sacrement est aussi une “confession”, au sens de reconnaissance et louange de la sainteté de Dieu et de sa miséricorde envers l'homme pécheur.
- Sacrement de Pénitence :
Parce qu’il est souvent accompagné d’une pratique spirituelle qu’on appelle la pénitence qui vise à la réparation de la faute commise. Elle est le signe de la « conversion » à laquelle le Christ nous a tous appelés : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15).
- Sacrement de réconciliation :
Pour bien comprendre ce sacrement,une considération que la notion du péché est nécessaire. C'est se placer consciemment et librement hors de la volonté de Dieu. Pour les chrétiens, c'est une trahison de l'appel de Dieu à suivre le Christ. Mais il a aussi une dimension sociale, brisant soit le fondement, soit les ordres intimes de la société humaine. Donc, Sacrement de réconciliation, C’est l’acte gratuit par lequel Dieu pardonne au pécheur repentant et le réintroduit dans sa paix, grâce au Christ mort et ressuscité, en qui tous les péchés sont pardonnés.
3. Développement historique de la pénitence
Par le péché, du coup, notre vocation à la sainteté est brisée. Aussi longtemps que le chrétien vit sur terre, sa vie doit être marquée par la conversion et la pénitence, pour rester orienté vers le Christ et l'Évangile. Et la question de savoir comment les chrétiens «pécheurs» pouvaient recevoir le pardon était l'une des grandes questions de la première communauté chrétienne. Dans le souci de la conversion du pécheur, l'Église a fait usage, et a développé plusieurs processus pénitentiels. Au début de la fondation de l’Eglise, pour le pardon des fautes quotidiennes, la prière, le jeûne, l'aumône et d'autres bonnes œuvres étaient considérés comme suffisants. A l'époque suivante, seuls les soi-disant péchés capitaux, auxquels appartenaient d'abord l'apostasie, le meurtre et l'adultère, furent soumis à une procédure de réparation publique.
Les 7 péchés capitaux sont des péchés graves identifiés par l'Église catholique depuis des siècles. Ils sont considérés comme des obstacles à une vie spirituelle épanouissante et à une relation saine avec Dieu. Les péchés capitaux incluent: Luxure, Avarice, Envie, Colère, Paresse, Orgueil et Gourmandise. Indépendamment de certaines modalités des différentes époques et régions, elle comportait les phases suivantes: confession secrète devant l'évêque ou son représentant, admission au rang de pénitents et attribution de l'obligation pénitentielle, exclusion de la célébration eucharistique ou communion. Cette période pénitentielle pouvait durer plusieurs années.La réadmission à l'église (= réconciliation) principalement le jeudi saint par l'imposition des mains et la prière de l'évêque. Une pratique pénitentielle différente s'est formée dans les communautés monastiques orientales, que l'on pourrait appeler la confession aux laïcs. Il avoua sa culpabilité à un confrère, qui en général n'était pas prêtre, et demanda sa prière. Le temps de pénitence imposé pour les péchés ainsi avoués était bien inférieur à celui de la pénitence publique ecclésiastique. Après la période de pénitence, l'intéressé a de nouveau été admis à la pleine communion des moines et sa culpabilité a été considérée comme pardonnée.
A partir du VIe siècle, sous l'influence des moines irlandais itinérants, presque tous prêtres, une combinaison de ces deux processus pénitentiels s’est fait. La culpabilité, avouée à un prêtre et l'absolution, reçue directement. Le travail pénitentiel, qui devait à l'origine précéder l'acquittement, pourrait être accompli plus tard.Il a été calculé selon les listes, en lien au livre des pénitences (pénitence tarifée). Ce qui pourrait conduire une personne à porter le péché la pénitence toute sa vie.
Au IXe siècle, on demandait de se confesser une ou même trois fois par an. Le quatrième concile du Latran, en 1215, propose que tout pécheur doive confesser ses péchés au moins une fois par an. L'ère moderne apporte un développement, l’idée de la confession dévotionnelle, avec la seule confession des péchés véniels, spécialement comme préparation à la communion. Les peines pénitentielles imposées étaient de plus en plus réduites et consistaient souvent en une courte prière. Ici,le processus pénitentiel a presque entièrement perdu sa référence et son caractère public-social.
Cette évolution s'intensifie lorsque, à partir du XVIe siècle, la confession se réduit à être célébrée hors du presbytère, dans un siège confessionnel fermé, dans lequel le pénitent est séparé du prêtre par une grille. De là, le signe originel du pardon, et l'imposition des mains, se réduit à une élévation de la main en direction du pénitent. Et la parole d’absolution accompagnant ce geste s’est inséré au XIIIe siècle.
4. L'ordre actuel de la célébration de la pénitence
Le nouveau Rite de Pénitence a été rendu officiel le 2 décembre 1973. Il contient trois formes différentes de réconciliation sacramentelle ainsi qu’un modèle de «célébrations pénitentielles» non sacramentelles :
A) rite pour la réconciliation des pénitents individuels
Le lieu de l'administration du sacrement de pénitence reste le confessionnal avec des grilles ouun cadre qui favoriserait bien l’entretien confessionnel personnel. En ce qui concerne le moment de la célébration, le nouveau rituel exclut uniquement le temps de la messe, dans l'église elle-même (cf. Introduction au rite de pénitence 13). Cependant, le Pape Jean-Paul II, en 2002, a recommandé aux confesseurs « de répondre au besoin des fidèles de les confesser même pendant la célébration de la messe ».[1] La question du vêtement liturgique est laissée à la décision de l'Ordinaire local compétent. Même là où il n'y a pas d'indications expresses de l'Ordinaire, il convient cependant que le ministre, dans une situation normale, porte au moins l'étole violette.
La célébration : Après salutation et signe de la croix, le prêtre exhorte le pénitent à faire confiance à Dieu. Le prêtre peut lire ou réciter de mémoire un court texte de l'Écriture sur la miséricorde de Dieu et sur la conversion de l'homme. Ceci est suivi par la confession personnelle des péchés, après quoi il y a la parole de clarification, d'orientation et d'encouragement du prêtre, et l'imposition d'un travail pénitentiel adéquat. Cette œuvre pénitentielle, qui bien sûr ne supprime pas l'obligation de réparer les dommages causés par les péchés, peut «se concrétiser dans la prière, l'abnégation de soi, le service de son prochain et les œuvres de miséricorde.
Après un acte de contrition du pénitent, le prêtre étend ses deux mains ou du moins sa main droitesur la tête du pénitent et prononce l'absolution: « Que Dieu Tout Puissant vous montre sa miséricorde, par la mort et résurrection de son Fils, il a réconcilié le mondeavec lui-même, et il a répandu le Saint-Esprit pour la rémission des péchés. Par le ministère de l'Église, qu’il vous accorde, le pardon et paix. Et, moi, je vous absous (pardonne) de vos péchés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».
Au niveau de la dernière phrase, qui en cas de danger suffit, le prêtre trace le signe de la croix. Pour l’accompagnement spirituel, il est proposé des textes.
B) célébration communautaire avec la confession individuelle et absolution
On l’insère dans une liturgie de la parole, puis un temps de préparation collective pénitentielle.Ainsi préparée, la réconciliation sacramentelle a lieu, dans la confession individuelle et l'absolution, comme dans la confession individuelle. La célébration se termine par des louanges et des remerciements de la communauté.
C) célébration communautaire avec la confession et l'absolution générale
Cette forme diffère des précédentes en ce que la confession personnelle des péchés est remplacée par une confession générale et l'absolution est communiquée à tous ensemble.Cette forme n'est autorisée qu'en cas de danger de mort ou en cas de « besoin grave », ou si, compte tenu du nombre de pénitents, et qu’on ne dispose pas assez de confesseurs, ce qui risque de laisser des pénitents contraints, de rester longtemps privés de la grâce sacramentelle ou de la sainte communion. A ce niveau la décision revient à l’évêque. Si quelqu'un a reçu cet acquittement général, il reste obligé, au plus tard dans l'espace d'un an, de confesser à un prêtre les péchés mortels ainsi pardonnés.
D) Célébrations pénitentielles sans absolution sacramentelle
Outre les trois formes décrites de réconciliation sacramentelle, le nouveau Rite de Pénitence contient également des directives et des schémas pour les célébrations pénitentielles, non sacramentelle. Ils ont commencé au milieu des années 1960 aux Pays-Bas et se sont rapidement répandus dans les pays germanophones trop en usage dans de nombreuses paroisses. Ce n’est pas du tout une alternatve équivalente à la confession sacramentelle. Le rituel présente les liturgies pénitentielles comme «des rassemblements du peuple de Dieu, pour écouter l'annonce de la parole de Dieu, qui invite à la conversion et au renouveau de la vie, et annonce notre délivrance du péché, par la mort et résurrection du Christ (LC 18 Zaché, Enfant Prodige..ect, la femme pecheresse). Leur structure est celle habituellement utilisée dans les célébrations de la parole de Dieu, comme le propose le Rite pour la réconciliation de plusieurs pénitents »(Prémisses du Rite de Pénitence 36).
Pourquoi ou pour qui?
Ils sont d'une grande utilité surtout en ce qu'ils servent «à raviver l'esprit de pénitence dans la communauté chrétienne; aider les fidèles à se préparer à la confession, que les individus peuvent ensuite faire au moment opportun; d'éduquer les enfants à prendre progressivement conscience du péché dans la vie humaine et de la libération du péché par le Christ, pour aider les catéchumènes dans leur conversion.
De plus, là où il n'y a pas de prêtre disponible pour donner l'absolution sacramentelle, les célébrations pénitentielles sont très utiles, car elles sont une aide pour la foi et la conversion des fidèles. Un accent notable a été mis en 1988 par la Congrégation pour le Culte Divin, quand elle a explicitement recommandé une telle célébration pénitentielle également pour la conclusion du Carême, en plus de la confession individuelle des fidèles, soulignant ainsi le caractère social de la pénitence.
A Saint jacques où je suis curé, nous le faisons deux fois (La veillée du Réveillon et à pendant et le temps du Carême, lors de notre pèlerinage paroissial).
D'après les documents officiels, il est clair que l'autorité de l'Église adhère strictement au principe énoncé par le concile de Trente, selon lequel les péchés graves sont en tout cas entièrement soumis à la confession des individus, même s'ils sont pardonnés par absolution générale ou repentance totale.
5. Pénitence et réconciliation avec les chrétiens séparés
Aucune église chrétienne ne peut ignorer l'appel fondamental des Évangiles à la conversion et à la pénitence(par exemple, Mc 1, 15). Il existe donc dans toutes les églises, à côté de l'exhortation à la pénitence, des formes plus ou moins institutionnelles de réconciliation. Une grande variété règne dans les rites pénitentiels des différentes églises orientales.
Dans les églises de rite byzantin, pour le groupe de pénitents conduit par le prêtre, chaque individu récite individuellement certaines prières puis fait la confession individuellement chez le prêtre. L'absolution se produit sous une forme déprécative avec l'imposition de l'étole et des mains (prière faite avec insistance pour obtenir le pardon ou pour que le malheur soit chassé : Eglise des réveillés). Les coptes semblent avoir oublié depuis longtemps leur pénitence. Pour beaucoup de leurs communautés, on parle d'une « confession à l'encensoir », c'est-à-dire d'une confession silencieuse lors de l'encensement faità l'entrée, après quoi une formule solennelle d'absolution est récitée.
Les Églises de la Réforme croyaient au besoin de pénitence, mais refusaient la sacramentalité du processus de réconciliation, car la parole explicite d'institution par le Christ ferait défaut à cet égard (comme pour le baptême et la Sainte Cène). Bien que dans la tradition luthérienne la confession ne soit plus indiquée comme sacrement, l'Église évangélique luthérienne d'Allemagne dispose de diverses propositions pour la mise en œuvre de la confession individuelle et de la confession collective.
[1] Jean Paul II, Lettre apostolique Miséricordia Dei (07.04.2002)
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