Saint Pierre-Julien Eymard (ou Edmard dans certaines transcriptions) est un prêtre français du XIXe siècle, fondateur de deux congrégations religieuses centrées sur l’adoration eucharistique. Il est reconnu comme l’un des grands apôtres de l’Eucharistie dans l’histoire de l’Église catholique. Il a été canonisé en 1962 par le pape Jean XXIII.
Enfance et jeunesse (1811-1839)
Pierre-Julien Eymard naît le 4 février 1811 à La Mure d’Isère, en France, dans une famille modeste et profondément chrétienne. Très jeune, il manifeste une grande piété, notamment envers la Vierge Marie et l’Eucharistie. À l’âge de 5 ans, il est trouvé en train de prier seul devant le tabernacle. Très proche de sa mère, il est marqué par sa mort quand il a seulement 11 ans. Son père, forgeron, voulait que Pierre-Julien continue l’affaire familiale, mais le jeune garçon sentait un appel profond à la prêtrise. Malgré de nombreux obstacles — notamment une santé fragile et une éducation retardée — il entre au petit séminaire de Grenoble, puis au grand séminaire, grâce au soutien de l’évêque et de plusieurs bienfaiteurs. Il est ordonné prêtre diocésain le 20 juillet 1834 dans le diocèse de Grenoble.
Entrée chez les Maristes (1839)
Insatisfait de sa vie de prêtre diocésain et animé d’un profond désir de vie religieuse et missionnaire, Pierre-Julien entre en 1839 dans la Société de Marie (les Pères Maristes), fondée à Lyon. Il y prononce ses vœux religieux en 1845. Chez les Maristes : Il est missionnaire, prédicateur, formateur et supérieur local. Il développe une intense vie intérieure centrée sur le mystère de l’Eucharistie. C’est durant cette période qu’il reçoit l’inspiration de fonder une communauté eucharistique.
Fondation de la Congrégation du Saint-Sacrement (1856)
Le 13 mai 1856, avec le soutien de l’archevêque de Paris, Mgr Sibour, il quitte les Maristes et fonde la Congrégation du Saint-Sacrement (S.S.S.), une nouvelle famille religieuse dédiée à l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement et à la propagation du culte eucharistique. En 1857, il installe la première communauté à Paris, dans un quartier populaire.
L’objectif : faire aimer Jésus dans l’Eucharistie, prêcher des retraites eucharistiques, organiser des processions et former les fidèles à l’adoration.
Il crée aussi des associations de laïcs autour de l’adoration eucharistique, comme l’Œuvre de la Première Communion des adultes. Son œuvre se développe rapidement en France et en Belgique.
Fondation des Servantes du Saint-Sacrement (1858)
Avec Marguerite Guillot, Pierre-Julien Eymard fonde en 1858 la branche féminine de son œuvre : les Servantes du Saint-Sacrement, des religieuses contemplatives consacrées à la prière continue devant le Saint-Sacrement exposé.
Dernières années et mort, Canonisation et héritage
Épuisé par une vie intense et les nombreuses oppositions qu’il rencontre, Pierre-Julien Eymard meurt le 1er août 1868 à La Mure, à l’âge de 57 ans. Il avait exprimé le désir de finir ses jours dans sa ville natale. Il est béatifié le 12 juillet 1925 par le pape Pie XI. Il est canonisé le 9 décembre 1962 par le pape Jean XXIII, pendant le Concile Vatican II. Le 1er août, jour de sa mort, est désormais sa fête liturgique. Aujourd’hui, les Pères du Saint-Sacrement et les Servantes du Saint-Sacrement poursuivent son œuvre dans le monde entier, en promouvant l’adoration eucharistique, la communion fréquente et l’éducation chrétienne.
Spiritualité
La spiritualité de saint Pierre-Julien Eymard est centrée sur l’amour de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. Il disait : "L’Eucharistie est la vie de l’âme. Sans elle, l’âme meurt." Il insistait sur la présence réelle de Jésus dans l’hostie, sur l’adoration silencieuse, et sur l’union intime avec le Christ eucharistique comme moyen de sanctification personnelle et de transformation du monde.
Citation marquante : « N’aimons pas assez, n’aimons pas bien, n’aimons pas comme il faut : le grand malheur, c’est que Jésus au Saint-Sacrement n’est pas aimé. »
Avec réf : www.vaticannews.va
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