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Le Père Mathieu Fabrice Evrard Bondobo, Vicaire Général et professeur au Grand Séminaire Saint Marc de Bimbo, a tenu cette conférence à la Cathédrale de Bangui en cette année jubilaire pour faire découvrir aux fidèles le sens et les pratiques de l’Eglise sur les indulgences.
Les indulgences et l’Année jubilaire 2025
Je débute cette conférence en vous rappelant la Bulle d’Indiction du Jubilé Ordinaire de l’Année 2025 du Pape François intitulée « Spes non confundit », « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5), donnée à Rome, à Saint-Jean-de-Latran, le 9 mai, Solennité de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ de l’année 2024.
L’indulgence, en effet, permet de découvrir à quel point la miséricorde de Dieu est illimitée. Ce n’est pas un hasard si, dans l’Antiquité, le terme « miséricorde » était interchangeable avec le terme « indulgence », précisément parce que celui-ci entend exprimer la plénitude du pardon de Dieu, qui ne connaît pas de limites (Spes non Confondit, 23). A cet effet, ma conférence aura deux parties : Le Sacrement de Pénitence et les peines du péché d'une part et la nation des indulgences d'autre part.
1. Le Sacrement de Pénitence et les peines du péché
a. Le Sacrement de Pénitence nous assure que Dieu pardonne nos péchés. Les paroles du psaume reviennent avec leur force de consolation : « Il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ;Il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse ; […] Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; […] Il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ; aussi loin qu’est l’orient de l’occident, Il met loin de nous nos péchés » (Ps 103, 3-4.8.10-12). La Réconciliation sacramentelle n’est pas seulement une belle opportunité spirituelle, mais elle représente une étape décisive, essentielle et indispensable sur le chemin de foi de chaque personne. C’est là que nous permettons au Seigneur de détruire nos péchés, de guérir nos cœurs, de nous élever et de nous étreindre, de nous faire connaître son visage tendre et compatissant. En effet, il n’y a pas de meilleure façon de connaître Dieu que de se laisser réconcilier par Lui (cf. 2 Co 5, 20), en savourant son pardon. Ne renonçons donc pas à la Confession, mais redécouvrons la beauté du sacrement de la guérison et de la joie, la beauté du pardon des péchés !
Cependant, comme nous le savons par expérience personnelle, le péché “laisse des traces”, il entraîne des conséquences : non seulement externes dans la mesure où il s’agit des conséquences du mal commis, mais aussi internes, dans la mesure où « tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification soit ici-bas, soit après la mort dans l’état qu’on appelle purgatoire ». [18Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1472] Il reste donc, dans notre humanité faible et attirée par le mal, des “effets résiduels du péché”. Ceux-ci sont éliminés par l’indulgence, toujours par la grâce du Christ, qui est, comme l’a écrit saint Paul VI, « notre “indulgence” ». [19] La Pénitencerie apostolique publiera les dispositions permettant d’obtenir et de rendre effective la pratique de l’Indulgence jubilaire.
b. Les peines du péché (CEC 1471-1479) Le péché a une double conséquence : Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu nous rendant incapable de la vie éternelle dont la privation s’appelle «peine éternelle » du péché En outre, tout péché, même véniel, entraine un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on appelle « peine temporelle » du péché. Alors, le pardon du péché et la restauration de la communion avec Dieu entraine la remise des peines éternelles du péché. Mais des peines temporelles du péché demeurent. Le chrétien doit s’efforcer en s’appliquant par des œuvres de miséricorde, charité, prière, pénitence à se dépouiller du vieil homme et revêtir l’homme nouveau.
2. La nation des indulgences
Pour comprendre à fond la notion des indulgences, il est prudent de placer dès à présent le Can. 992 qui stipule ce qui suit : L’indulgence est la remise devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, que le fidèle bien disposé, et à certaines conditions définies, obtient par le secours de l’Église qui, en tant que ministre de la rédemption, distribue et applique avec autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints.
Exemples pour comprendre une indulgence :
- Mgr Perrier, évêque émérite de Lourdes, lors du jubilé de l’an 2000 avait donné l’exemple d’un incendie : « l’incendie détruit le bâtiment ; il faut éteindre le feu, cause de cette destruction. C’est le sacrement du pardon, mais l’incendie laisse d’autres traces. Apres le passage du feu, il faut nettoyer le site inondé, il faut réparer les dégâts, racheter ce qui a été perdu ou endommagé, etc. Telles sont les peines temporelles et l’indulgence qui les efface.
- Un confrère prêtre me donnait récemment cet exemple pour expliquer l’indulgence : une pointe est fixée au mur. Le fait de retirer la pointe du mur, c’est le sacrement de la confession. Mais il y a le trou que la pointe a laissé. Pour fermer le trou, c’est l’indulgence.
Dans cette démarche, il faut souligner que, nous basant du Catéchisme de l’Eglise Catholique, …Le chrétien n’est pas seul. Mérite du Christ ; communion des saints à cause du constant lien d’amour et abondant échange de tous biens entre nous. Ces biens spirituels de la communion des saints, nous les appelons le TRESOR DE L’EGLISE. Dans ce trésor aussi les prières et les bonnes œuvres de la bienheureuse Vierge Marie.
a. Le pouvoir de l’Eglise pour l’indulgence :
Nous savons tous la recommandation du Christ à ses apôtres concernant le pouvoir de lier et de délier les péchés. Fort de cet héritage christique, l’Eglise nous indique la voie légale en faisant la différence entre l’indulgence partielle et l’indulgence plénière en soulignant l’autorité légale qui doit accorder une indulgence. Lisons les canons à cet effet :
Can. 993 — L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour les péchés;
Can. 994 — Tout fidèle peut gagner pour lui-même ou appliquer aux défunts par mode de suffrage des indulgences partielles ou totales;
Can. 995 — § 1. Outre l’autorité suprême de l’Église, seuls peuvent accorder des indulgences ceux à qui ce pouvoir est reconnu par le droit ou à qui il a été concédé par le Pontife Romain. § 2. Nulle autorité inférieure au Pontife Romain ne peut confier à d’autres le pouvoir de concéder des indulgences, à moins que cela ne lui ait été expressément concédé par le Siège Apostolique.
b. Comment obtenir l’indulgence ?
Dans le Can. 996, nous lisons les deux paragraphes :
§ 1. Pour être capable de gagner des indulgences, il faut être baptisé, non excommunié et en état de grâce, au moins à la fin des œuvres prescrites.
§ 2. Cependant, pour qu’un sujet capable les gagne, il doit avoir l’intention au moins générale de les acquérir et accomplir les œuvres imposées dans le temps fixé et de la manière prescrite, selon la teneur de la concession.
Nous devons mentionner qu’au Can. 997 il y est clarifié concernant les particularités de certaines dispositions : Pour tout ce qui touche à la concession et à l’usage des indulgences, il faut en plus observer les autres dispositions contenues dans les lois particulières de l’Église.
N.B. :
a. Trois choses obligatoires à toujours considérer dans la pratique de l’indulgence :
- Confession
- Communion pendant la messe
- Prière à l’intention du Saint Père).
En plus, il y a d’autres dispositions qui viennent s’y ajouter en partant soit de la bulle d’indiction du jubilé, de l’apport de la pénitencerie apostolique. L’essentiel de ces dispositions concernent à faire la prière du Notre Père, Je vous salue Marie, Visite d’un lieu sacré, etc.
b. Par la Pénitencerie Apostolique, l'Eglise de Bangui a trouvé grâce auprès du Saint-Père que pendant tout le temps du Jubilé, du 24 decembre au 6 janvier 2026, des indulgences sont accordées pour les vivants et les âmes du purgatoire lorsqu'on se rend en pèlerinage à la chapelle de la pédiatrie, lorsqu'on participe aux prières et célébrations à cette pédiatrie, on y récite la prière de Notre Père, le Credo, la prière à la Vierge Marie; un secours à apporter aussi aux vieilles personnes, aux malades,... tout en tenant comptant de trois choses obligatoires à considérer dans la pratique de l'une indulgence...
Document du 6 décembre 2024 (signé par le régent de la pénitencerie apostolique).
Nous pouvons lire par ce lien la Note sur l'indulgence plénière concédée durant le Jubilé Ordinaire de l'Année 2025 annoncé par Sa Sainteté le Pape François
TMNews@020225